‘Un conte pour jeunes gens’ – Martin Gosset
Titre

‘Un conte pour jeunes gens’ – Martin Gosset

description

C’est l’histoire d’une jeune fille qui a de très belles lèvres mais qui se heurte au vide en fait elle aime à se heurter au vide au presque rien en fait et un jour elle se rend chez son assistante sociale et elle parle de son heurtement précoce à la mort elle dit je parie que ma mort sera précocement heurtée que dans ma vie molle je vais finir par une mort heurtée mais pourquoi donc madame dites-vous cela lui dit l’assistante sociale mais parce que là en ce moment je devrais me heurter à bien des choses et je me casse en courant voyez je suis en train de me casser en courant là et je pense que je cours vers un heurtement précoce à la mort, alors elle dit voyez quand je parle j’heurte heurte heurte heurte heurte heurte excusez-moi je tousse beaucoup en ce moment j’heurte heurte heurte heurte oh ben décidément j’heurte quelque chose quand je parle, ma parole se heurte à vous par exemple n’est-ce-pas ? vous croyez pas que ma parole se heurte en vous ? vous croyez pas que quand je vous parle ça s’heurte en vous, vos organes se heurtent ? Nan mademoiselle, je crois pas ça, je crois que ça se fracasse plutôt je trouve que ça se fracasse en moi votre parole, ça se fracasse directement en moi je dirais même, même que ça touche à mes organes et qu’en vous recevant dans ce bureau j’ai votre parole qui se fracasse contre mes organes, ça m’impacte. Et alors ce qui se passe en fait au bout d’un moment c’est que la bouche de la fille en question qui pense que ses paroles se heurtent en l’assistante sociale s’ouvre et de ses belles lèvres coule de l’eau, discrètement coule à ses lèvres et elle dit vregarvdez mves vlèvres mve vmentent aujourd’hui, voyez toute cette eau qui me coule des lèvres, ça veut dire que mes lèvres me mentent aujourd’hui, et pendant ce temps il y a le vigile du centre social qui est assis dans le couloir et qui entend toute la conversation et l’assistante sociale dit vous savez j’aimerais vraiment faire couler un peu de cette eau dans ma propre bouche, pour palper votre salive, au goût je vous dirai si elles mentent vos lèvres aujourd’hui. Alors la fille se lève et se penche au-dessus de l’assistante sociale qui s’agenouille à ses pieds et lui prend les seins en passant et avale l’eau qui lui coule des lèvres après quelques minutes l’assistante sociale dit tout haut « ouais c’est vrai ça sent le sperme, y’a un léger goût accent circonflexe de suprême également accent circonflexe » et elle interpelle le vigile « eh superman ça me rend complètement parano que tu restes assis là, tu veux pas dégager, mais je vois pas bien pourquoi alors vos paroles se fracassent en moi, j’arrive pas bien à lire là dedans » « boua j’sais pas m’dame boua savez m’dame, un jour j’ai rencontré un pépé qui m’a dit vous êtes une donneuse d’organe vous y’a pas de doute. faites gaffe à ce que vous dites parce que chacun de vos mots va être transplanté dans le corps d’un vieux croulant comme moi, j’ai jamais vu de la parole aussi déprise, vous êtes d’une pureté textuelle bien innocente madame, vous êtes bien innocente ma petite, rentrez donc chez vous avant qu’il ne vous arrive malheur et essuyez-vous donc la bouche et clignez pas des yeux comme ça vous allez vous abîmer les paupières, vos reins fonctionnent-ils toujours de la sorte jeune fille ?